Malgré les multiples encouragements de sortie de terre d’immeubles résidentiels neufs, en plus de la rénovation de l’ancien, la crise du logement perdure dans de nombreuses villes. Ces dernières années ont été marquées par la surchauffe du marché immobilier avec une offre de plus en plus restreinte, résultant en partie de la hausse des taux d’intérêt. À cela s’ajoute ensuite un engorgement du marché locatif privé, que ce soit dans la location nue ou la location meublée long terme. En effet, de plus en plus d’investisseurs se tournent aujourd’hui vers la location saisonnière qui rapporte plus, en termes de loyers et de rendement. Cette distorsion est toutefois en voie de régulation avec la réforme de la location meublée non professionnelle (LMNP).
Les résidences étudiantes, longtemps considérées comme une solution de facilité, sont embarquées dans ce sillage.
Hausse des loyers, saturation des capacités
Parmi les défis auxquels les résidences étudiantes font face s’inscrit en premier lieu la hausse des loyers. La pression sur le marché immobilier entraîne leur augmentation, rendant ces résidences moins accessibles pour certains budgets. Or, les offres dans les structures publiques déjà vieillissantes sont quasi inexistantes, tandis que les logements classiques ne proposent pas le même cadre épanouissant que les résidences étudiantes modernes, conviviales et à l’environnement dynamique.
On enregistre également la saturation des capacités. Le nombre de places en résidences étudiantes ne suit pas la croissance des effectifs universitaires, créant une pénurie de logements. Ces résidences sont en effet réservées plusieurs années à l’avance et le taux de remplissage est de 100%.
Rendement attractif et adaptation aux nouvelles attentes
Toujours est-il que cette pénurie déclenche une demande élevée, ce qui garantit un rendement attractif dû à des loyers stables. Ce rendement est en moyenne de 4.8% par an. De plus, les gestionnaires s’adaptent perpétuellement aux nouvelles attentes des étudiants et aux évolutions du marché immobilier. Les résidences qui sauront se positionner comme de véritables lieux de vie, proposant des services de qualité et un cadre de vie agréable auront toutes les chances de générer un fort potentiel de rendement.
Les nouvelles formes d’hébergement étudiant
La crise pousse les acteurs du secteur à innover et à proposer de nouvelles formes d'hébergement. Ces alternatives répondent aux nouveaux besoins des étudiants, en termes de budget, de flexibilité et de services.
Ainsi, au-delà de la résidence traditionnelle, de nouvelles options émergent afin de diversifier les offres. Par exemple, les colocations intergénérationnelles. Ce modèle permet aux étudiants de louer une chambre chez une personne âgée, souvent à un loyer réduit. En échange, ils apportent une aide au quotidien.
Les coliving spaces sont aussi des options qui séduisent ; ces espaces de cohabitation proposent des appartements partagés, avec des espaces communs aménagés pour favoriser les échanges et le travail collaboratif.
Ces nouvelles formes d’hébergement étudiant ont pour avantage leur flexibilité, avec des contrats de location plus courts et des possibilités de sous-location, cadrant ainsi avec les attentes des étudiants dont les projets professionnels peuvent évoluer rapidement. Les coûts sont aussi moins élevés que ceux des résidences étudiantes, un atout majeur pour cette jeune population. De plus, les coliving spaces et les colocations intergénérationnelles favorisent les échanges intergénérationnels et culturels, enrichissant l'expérience étudiante.
Quoi qu’il en soit, les résidences étudiantes demeurent de loin les formes d’hébergement les plus prisées du fait de leur proximité avec les universités et les grandes écoles. De plus, elles sont gérées par des professionnels et représentent plus qu’un simple logement. En effet, elles favorisent la mixité et les partages, en plus des activités sportives et culturelles qui y sont organisées. Rappelons aussi que des salles de gym et des espaces de détente y sont intégrés.
